Le défi de mon premier roman

L’écriture de mon premier roman a été un véritable point de bascule dans ma vie.

un roman de science-fiction

Les romans ouvrent une fenêtre sur votre imaginaire

Ce fut comme un flash, puis un trait de pensées qui traversa mon esprit. À ce moment précis, je n’avais ni le nom, ni des détails concernant ce qui est devenu aujourd’hui la saga Markind. L’idée de mon premier roman n’est pas apparue par hasard. Elle est la résultante de bien des années passées à lire, à voir et à écouter de la science-fiction.

Je me souviens du lieu et du moment de la journée où j’ai pris cette décision d’écrire mon premier roman. Le moment de la réflexion passé, j’ai commencé à noter les éléments constitutifs de celui-ci. Ce fut d’ailleurs ma première approche de la notion de trame. À l’époque, celle-ci ne ressemble en rien à celle que j’ai construite par la suite. Sur un carnet, j’ai commencé à jeter les grandes lignes de l’histoire.

Structurer sa narration et les étapes d’écriture d’un premier roman, la clé pour avancer sereinement

Bientôt, il fut évident que j’avais besoin de structurer toutes ces idées. À l’aide d’un logiciel, j’ai créé les différentes ramifications. En prenant, un peu de recul et en observant les différentes possibilités, ce n’était plus un seul roman qui était en gestation dans mon esprit, mais un ensemble de récits, qui formaient un univers cohérent. C’est là que la saga a trouvé son potentiel.

Ainsi, le premier roman, dans mon esprit, n’en était pas un. J’ai ensuite découpé en lignées et en ères cette grande histoire. Il en est ressorti au moins neuf romans. Puis, plus tard, après l’écriture de ma première nouvelle, Markind Moments Entrepôt, un prequel et un séquel se révélaient nécessaires.

Mais avant cela, une fois les bases jetées, le premier récit trouvait sa place sur une planète désertique et à la flore noire mystérieuse. Le premier vaisseau de type Markind trouvait sa destination. Naturellement, mon imagination a projeté les aventures de trois cents colons sur cet astre étrange. Cette fois-ci, je me confrontais à ma première trame. Elle pouvait paraître plus rigide que celles qui ont suivi dans les autres romans. Mais, une nouvelle fois, quelques adaptations ont eu lieu en cours d’écriture. Il n’y a qu’une seule chose qui s’est avérée indispensable, à mes yeux : écrire la fin. Ce fut un véritable déclic pour ce premier roman. L’objectif étant posé clairement, il ne restait plus qu’à tracer le chemin en suivant la trame.

Je me rappelle avoir écrit ce premier roman plus rapidement que les autres. Il s’est avéré finalement plus court. Le récit tenant sur un peu plus de quarante mille mots, il fait partie des romans courts. Au contraire des suivants dépassant les soixante mille mots. Peut-être un jour, je reviendrai sur celui-ci pour ajouter les vingt mille mots qui le placeront à égalité avec les autres. Mais cela demande de trouver un contenu pertinent et cohérent pour ajouter un tiers d’histoire. Ce qui est énorme en termes d’impact structurel.

Si le processus de création de mon roman était libérateur et nécessaire, une peur commençait à me bousculer vers la fin de l’écriture de Markind 55 Cancri Vaisseau mère. Je comprends d’ailleurs tout à fait les craintes et les blocages des jeunes auteurs. Le syndrome de l’imposteur, la timidité, la pudeur, le jugement d’autrui, ce ne sont que quelques termes qui m’a fallu combattre un à un lors des phases de réécritures et de mise en page. Heureusement, j’écrivais dans un domaine où je me sentais à l’aise. J’aurais pu créer une autre œuvre de fiction comme un policier (ou polar pour les amateurs), un thriller, un fantasy, mais la science-fiction se révélait plus abordable.

À l’époque, loin de moi l’idée de me définir comme un écrivain, et aux premières lectures de mon manuscrit, ce terme me paraissait inatteignable. Pourtant, aujourd’hui, je me considère comme tel et le revendique. Avec sept récits publiés, même en auto-édition, je connais les efforts et parfois, les sacrifices, auxquels l’on consent. Car, rien que de rédiger un chapitre, cela demande de savoir comment choisir un angle, un rythme ou de le supprimer.

Écrire un premier roman, une longue courbe d’apprentissage

Pour ce premier roman, il m’a fallu tout apprendre et inventer. Déjà, j’avais besoin de trouver un espace propice à la création littéraire, de classer les recherches que j’effectuais sur tel ou tel domaine. Car écrire un roman s’inscrit, de mon avis, sur le temps long. Dès le début, j’ai adopté un rythme d’un roman par an. Un conseil, il faut toujours borner dans le temps votre projet d’écriture et prévoir soit de l’éditer soi-même ou souhaiter l’envoyer à un éditeur. Mais ne sachant pas écrire un roman de A à Z, je pensais pouvoir créer d’autres choses dans une année. Mais mon esprit créatif est un merveilleux cadeau, comme il peut s’avérer un véritable fardeau. J’ai dû apprendre à gérer mon temps et les étapes de mon projet d’écriture. Connaissant déjà quelques techniques, j’ai appliqué la méthode Kanban. J’ai pu définir les quatre grandes phases : premier jet, réécriture, mise en page et publication. 

Si les bases de l’écriture se sont imposées d’elles-mêmes, la ponctuation m’a posé beaucoup de problèmes, les dialogues tout particulièrement. D’ailleurs, la première édition de Markind 55 Cancri Vaisseau mère ne respecte pas certaines règles. Après la sortie de mon troisième roman, ce point a été corrigé. Un roman continue de vivre et je ne m’interdis pas de retoucher de façon technique le contenu pour en améliorer la lecture.

La version finale de mon premier roman est assez proche du premier jet. Ce qui devient de moins en moins vrai avec ceux qui ont suivi. Cependant, mon processus d’écriture assez linéaire m’évite de partir dans plusieurs directions. J’y gagne un temps précieux et la cohérence de l’histoire s’en ressent. Un autre conseil, veillez à la qualité de ce premier roman, car lors d’un salon du livre ou d’un autre événement, les lecteurs auront tendance à vouloir acheter votre premier livre.

Exposer l’univers de mon premier roman, un défi d’abord personnel

Le jugement de mon premier ouvrage a été compliqué à gérer. Le stress était important. De plus, je m’étais engagé directement dans une saga étalée sur une dizaine d’années d’écriture. J’aurais pu rester anonyme en utilisant un pseudonyme. Mais, cela entrait en contradiction avec mes valeurs. Ainsi, j’étais prêt à subir les foudres de la critique, les refus compréhensibles des libraires. Heureusement, l’accueil fut au-delà de mes espérances. Un conseil, ne vous arrêtez pas aux seuls retours de vos proches, ils vous ménageront. Ce sont les retours d’inconnus qui ont alimenté mon besoin de reconnaissance. Et un signe qui ne trompe pas, on prête mes romans et on les offre.

En tant que débutant, les étapes les plus compliquées furent la mise en page et la publication. Par mise en page, j’entends le fait de respecter certaines règles de l’édition concernant la numérotation des pages, la police de caractères et la taille suivant les différents formats. Il m’a fallu travailler la couverture. La première version fut un reflet de mon impatience. Ce point aussi fut retravaillé par la suite avec une véritable charte graphique pour chacune des lignées. Ainsi, une fois de plus, mon premier roman a connu une modification importante. Je n’ai plus à rougir de ma couverture qui recueille d’ailleurs des retours positifs. 

Un conseil : osez

Je n’écrirai plus de premier roman, mais de nouvelles histoires dans l’univers de la saga Markind et pour d’autres projets d’écriture. En résumé, cette première œuvre fut un véritable point de bascule dans ma vie. Je vous invite à oser, à ne pas laisser les feuilles de votre première histoire s’oublier dans un tiroir, ou dans les tréfonds des dossiers numériques. Il existe tellement de guides, d’outils et de personnes sur le web qui pourront vous aider à réaliser et éditer votre premier roman. Il vous faudra sauter le pas, et rejoindre cette aventure merveilleuse que bon nombre d’auteurs ont décidé d’emprunter. Même si ce n’est pas facile, ne pensez pas directement à envoyer un manuscrit à une maison d’édition. Peut-être que votre premier roman trônera dans votre bibliothèque avec un seul exemplaire. Mais ce sera déjà une grande étape, la prochaine sera d’accepter le regard d’autrui et d’accepter qu’il découvre votre monde.